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Mango
3 novembre 2005

Y'a des jours comme ça

6:46. J'ai su que la matinée allait se barrer en sucette au moment où je me suis levé, les yeux pas vraiment alignés, et que je me suis pris les pieds dans ma moustiquaire en essayant de m'extirper de mon lit. Surpris par cette attaque fourbe, j'ai perdu l'équilibre -il faut, cher lecteur, savoir que le matin mon organisme requiert entre 5 et 10 minutes pour étalonner et ajuster mon sens de l'équilibre, j'ai donc tendance à osciller dangereusement pendant ce laps de temps et à me cogner dans tout ce que je croise- en agitant les bras comme un personnage de BD penché à 45° au dessus d'un précipice, ce qui a eu pour résultat de m'emmêler les bras dans le tulle. S'en est suivi un choc sourd, un juron étouffé, et cette maudite moustiquaire s'est décrochée avec un CRÂÂÂÂK sinistre avant de venir élégamment atterrir sur mon corps à demi empêtré, finissant de m'aveugler complètement.

6:53. Enfin libéré. Il m'aura fallu bien 5 minutes pour me désaucissonner. Greumeuleumeuleu...

6:54. Pas encore remis de ma chute, je saisis ma serviette et ouvre grand ma porte pour tomber face à face avec Tone, ma colocataire Norvégienne. Elle commence par me sourire, et m'adresse un 'Hi Sam, good morn...' la fin reste coincée à l'intérieur. A sa mine stupéfaite, je sens que quelque chose cloche. Quoi encore, j'ai oublié de mettre mon caleçon ? Noooon, je n'ai pas... A ce moment précis, une petite brise matinale inhabituellement ressentie en un certain endroit m'indique que non, je n'ai pas mis de caleçon, et que oui, je viens de jouer au vieux satyre des campagnes. Meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerde. Je bafouille quelques inepties en me tortillant comme un ver et claque la porte, rouge brique.

7:20. Est-ce pour se venger ?? Le copain de ma colocataire squatte la salle de bains depuis une demi-heure, ALORS QU'IL NE TRAVAILLE PAS !!!! BOR** DE P**AIN DE M***E !!!Ce n'est pas d'habitude un garçon matinal, et lui et sa moitié sont allés manger au restau Indien hier soir. Les rouages grippés de mon cerveau embrumé m'indiquent que selon toute probabilité, il serait tout à fait olfactivement suicidaire d'utiliser la salle de bain immédiatement après lui. Pas de douche. Super.

7:27. Oui je me suis fait des tartines, oui l'une d'elle est tombée, et OUI du côté confiture. On reste calme.

7:39. Ah, la voiture démarre. Soupir de soulagement. Je suis presque déçu, je pensais que le moteur allait exploser, ou trouver les quatres pneus à plat.

7:55. Je me gare à l'hôpital. Tiens, le parking est complètement désert. Pas une voiture. Etrange.

7:56. TILT. Un petit sursaut neuronal. C'est l'Aïd-al-Fitr. La fin du Ramadan. C'est un jour férié, banane !

...

Si on était dans un Tex Avery, je me taperais allègrement la tête sur le volant de ma voiture. Mais faut pas déconner, ça doit faire mal. La bonne nouvelle, c'est que je vais pouvoir aller me recoucher. Puisque je suis là, je vais quand même aller consulter mes e-mails avant de rentrer, hein, autant rentabiliser mon aller-retour.

8:01. Tiens, il y a un filet d'eau qui dégouline sous la porte d'entrée du bâtiment. Tiens, il y a des trombes d'eau qui dévalent les escaliers dans le hall. Tiens-tiens, il semblerait que ma matinée soit loin d'être finie. Tiens-tiens-tiens, justement avant-hier nous avons fait un inventaire et tous les cartons de réserve ont été laissés sur le sol dans le labo pour être classés... Je cavale, ou plutôt patauge, le souffle court, splotch-splotch-splotch en me disant que non, ça quand même c'est un peu énorme.

8:04. Le spectacle est apocalyptique. Mon laboratoire est une mare géante à la surface de laquelle flottent des bouts de cartons imbibés d'eau, des tubes en plastique et des gants stériles-plus-trop-stériles. Ca fait des mois que je dis à mon technicien qu'il devrait surélever l'unité centrale de son Mac. Dommage pour lui, je doute fort qu'elle s'allume dorénavant.

8:05. Il va falloir prévenir tous mes collègues, les bureaux sont également inondés. Une petite lueur mauvaise s'allume dans mon regard... Héhéhé, pas de raison que je sois le seul à en profiter, pas vrai ?

...

10:10. Tout le monde est là, à demi-comateux, en bottes de caoutchouc et d'humeur massacrante, à essayer de sauver ses affaires inondées. Chacun manie sa serpillière avec hargne et l'essore comme on aimerait tordre le cou de son pire ennemi... moi, en l'occurence. Au milieu de cette fourmilière humide, je suis le seul à sourire... gnéhéhé. Je ne serai pas le seul abruti à m'être levé tôt en ce jour férié.

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Commentaires
C
j'imagine martin a ta place et moi a la place de tone.... :oDDDDDDDDDDDDDDDDDD
C
tu ne sais pas ce que j'aurai donné aujourdh'ui pour me prendre les pieds dans la moustiquaire... bouhhhhh au lieu de ca je me suis fait harceler par deux chats aussi debile que gros... heureusement les mangues du matin m'ont rappeler le reve africain!<br /> Snifff pourquoi je suis la!!!!<br /> <br /> vive l'afrique et merci pour ces vacances innoubliables!
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