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Mango
6 septembre 2006

Australie, chapitre deux.

J'ai profité de ma première après-midi libre pour foncer au CBD, LE coeur battant de Sydney situé en bordure du port et hérissé de gratte-ciels, où les façades montent si haut qu'il est difficile de voir le soleil... Un monde irréel et grouillant, où les lunettes de soleil pare-brises et les associations trendy mini-minijupe en velours + bottes en mouton retourné croisent des costumes chicissimes Armani qui attendent les Sydney buses devant le Queen Victoria Building... Un univers entre Wall Street et Ab' Fab, dans lequel les fashion victims viennent s'approvisionner pour leur fix quotidien de fringues. J'ai eu l'impression d'être un papillon de nuit dans le rayon luminaires de chez Ikéa... Une explosion sensorielle d'effluves de parfums chers, de rugissements de taxis, de néons multicolores, de jambes bronzées (car l'Australienne est bronzée même en hiver), et d'air marin âcre. J'ai manqué de me faire écraser trois fois en traversant le nez en l'air pour suivre le métro aérien, ou pour voir de plus près la vitrine Billabong. Des malls à perte de vue, des kilomètres de vitrines, des galeries marchandes souterraines infinies à faire pâmer des hordes de lemmings, des passerelles entre les grands magasins situés dans des buildings différents, des millions de mannequins, de vendeurs, de cintres, des milliards de fripes.

Mais... rien d'autre.

J'exagère à peine. A part l'Opera House, les restaurants à touristes du port, le Harbour Bridge (dont le prix d'entrée équivaut à la dette du Libéria), un musée d'art contemporain de la taille de mon jardin et deux pubs, le Lord Nelson et le Fortune qui se battent pour l'appellation officielle du plus vieux pub de la ville, le centre de Sydney n'est qu'une gigantesque boutique très très tendance, et très très superficielle. Je ne m'attendait pas du tout à ça. Et j'ai détesté.

Il m'a fallu une semaine d'exploration de la métropole, d'errances au gré des bus et des rues, de promenades le long des petites maisons multicolores de Newton aux façades décorée d'une frise en fer forgé, de fins d'après-midi à rêvasser paresseusement sur le sable blond de Manly en savourant un latte brûlant, et de balades dans l'outback pour réaliser. Que la vérité est ailleurs. Nan, je déconne. Que le charme de Sydney, c'est son art de vivre et et sa qualité de vie. Que la ville est belle et propre, que l'on s'y sent en sécurité partout et à toute heure du jour et de la nuit. Que l'on peut sortir du boulot, sauter dans un bus et aller taquiner la vaguelette sur Bondi Beach en profitant des derniers rayons du soleil. D'ailleurs la population de surfeurs a vieilli... les petits d'jeuns blondinets et excités du temps de Point Break sont maintenant devenus des cardes dynamiques trentenaires à la bedaine naissante, et qui apprennent à surfer à leurs rejetons. Ca ajoute au charme nostalgique de la fin du jour... En rentrant de la plage, pourquoi ne pas s'arrêter prendre un take away chez le Thai le plus proche, ainsi qu'une petite bouteille dénichée au Vintage Cellar du coin, sorte de Nicolas local... La nourriture à Sydney est exquise et bon marché, le vin à damner l'ensemble des protagonistes de la dernière Cène. Les petits restaurants se succèdent et ne se ressemblent pas, les assiettes semblent tout droit sorties des photos de fiches recettes Elle (et oui, moi aussi j'ai une maman abonnée à Elle et qui stocke les vieux numéros dans les toilettes...). Tous les Australiens que j'ai rencontré étaient sidérés à chaque fois que je m'extasiais devant mon plat ou mon verre de vin, et me disaient que je devais sûrement plaisanter car c'était certainement bien mieux en France... Hmm. Ou pas.

Et les Australiens justement, définitivement, complètement, et fantastiquement... cool.
No worries, mate.

Cette phrase entendue et serinée des centaines de fois prend tout son sens. Rien ne vaut vraiment la peine de s'en faire, si ? La vie passe, mon gars, il n'y pas de quoi se faire du mouron. Profite, c'est tout. Un peu de stress ? Va te promener dans les Blue Mountains, à un saut de puce de là, ça va te faire du bien. Un rayon de soleil entre midi et deux ? Vite, un petit pique-nique dans les Royal Botanic Gardens, qui offrent une vue époustouflante sur l'Opera House, et où le tout Sydney vient faire son Tai-Chi au chant des cacatoès [pardon, il ne faudrait pas non plus se laisser aller à un style guimauve, 'au raffut insoutenable des cacatoès' serait plus réaliste]. Il fait bon le soir ? Sort ton canapé sur ton perron et invite tes potes à un petit barbie (barbecue) impromptu sur ton bout de jardin et au milieu du trottoir. On est pas bien, là ?

Et petit à petit je me laissé gagner par cette nonchalance, et me suis surpris à avoir envie de vivre indolemment comme ça.  Envie de profiter, justement (hum, en faisant attention à ne pas devenir obèse et alcoolique, bien  sûr). Pas toute une vie, mais pour une parenthèse de deux-trois ans. Plus j'y pense, plus ça me paraît une idée fantastique. Le coté futile, tendance et vaniteux reste, on vous regarde souvent de haut en bas si vous n'êtes pas habillés à la dernière mode (et comme je ne suis pas un adepte de la coupe Beckham/lunettes Gucci/pull rayé moulant rose et violet/jeans customisés Costume National/Converses serie limitée trouvées au Japon only, j'y ai souvent eu droit), mais tout ça s'estompe très vite. Et puis, est-ce bien différent à Paris, Milan, Genève ? [Hum, vous le voyez le style guimauve, là ? Je me suis fait avoir gravement, je dois avoir de mignons petits koalas dans les yeux...]

Alors on croise les doigts, et si tout va bien, en janvier...

mais chhhht.

(...)

[Sauf qu'en attendant, j'ai une terrible épreuve qui m'attend, et je redoute le pire. En sortant régulièrement à Sydney je me suis rendu compte, vous l'avez maintenant constaté, à quel point leurs standards étaient élevés au niveau nourriture, que ce soit pour la qualité ou le rapport qualité/prix. Et, horreur suprême, ma collègue et amie Australienne débarque en France pour une semaine en décembre, avec pour leitmotiv : 'je ne veux rien voir. Je veux manger, et boire, je veux vivre à la française' (aaah elle est belle l'élite scientifique Australienne, je vous jure) - On sera sur Paris, Strasbourg, puis Lyon, alors si vous avez des tuyaux concernant de bons petits restaus de cuisine locale et typique, faites-moi signe, je commence à paniquer. Même Strasbourg j'ai perdu le fil... Question de fierté, quoi ! ;-) ]

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Commentaires
C
Louise je viens de recevoir ton email, merci infiniment !! Je me suis senti grossir rien qu'en lisant tes descriptions, mmmmm.<br /> A jamais ton débiteur,<br /> <br /> Mango
L
Je vis à Lyon et je connais quelques restos qui valent vraiment le détour (testés et approuvés par moi-même, les cinq kilos qui se sont généreusement répartis sur tout mon petit corps depuis mon arrivée dans cette ville l'attestent...) Si ça t'intéresse donne-moi ton mail et je t'enverrai tout ça.
C
(ou comment trouver un titre débile à chaque fois...)<br /> <br /> Sacroute > hééééé, en voilà une bonne idée... Ti-punch à gogo, puis kebab. On ne va pas se laisser emmerder non plus. <br /> <br /> <br /> Cendre > je pense qu'effectivement Lyon sera un arrêt crucial... et hépatique. Elle ne s'en remettra jamais. On va leur montrer à ces Australiens qui sont les rois de la cuisine.<br /> <br /> Pixie > Je l'avoue, j'ai forcé le trait (hum, moi ? Jamais). Mais tu as raison, les palmiers, la plage, tout ça, ça le fait quand même gravement. Et pour le squatt, c'est quand tu veux, dès qu'on est installés. On s'ouvrira une petite bouteille de shiraz de la Mac Laren Vale... mmmmm.
P
Mais POURQUOI je chiale comme une débile chaque fois que tu parles de Sydney, mmm? Enfin tu en as fait un très bon résumé. Et la beauté de la ville se situe essentiellement, il est vrai, dans l'art de vivre de ceux qui y habitent. [Quoique les palmiers quand même, merde... le ciel, la plage, tout ça....]<br /> Et le VIN, didou, tu as bien fait de le souligner.<br /> A savoir: à Melbourne par exemple, les gens sont très fashion aussi, mais dans un genre différent, et ne regardent personne de haut.<br /> J'espère pour toi que ça marchera... ça me fera quelqu'un chez qui squatter quand j'y retournerai en vacances :p<br /> Je t'embrasse.
C
j'ai effectivement appris par seb que Jaqui venait nous rendre visite a noel... hummm quoi de mieux que la capitale gastronomique francaise pour lui faire decouvrir le st jo, le vacqueyras pour arroser une bonne andouillette avec un gratin dauphinois degoullinant de creme. A moins qu'elle ne prefere une quenelle sauce nantua... Je ne connais pas les gouts des australiens mais je doute qu'elle tente le tablier de sapeur et le gras double, les tripes et la langue de veau...<br /> Quoi qu'il en soit je serai presente dans tes perigrinations lyonnaises, et meme que je demanderai le renfort de Cess of the night et de Sac si elle est dans le coin... et tu verras que jacqui n'oubliera jamais la capitale des gaules!!!!
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