Australie, suite et fin.
Outre les projets à venir, les découvertes gastronomiques, oenologiques et douanières, ma petite visite à Sydney m'a permis de vivre une expérience tout à fait originale et quelque peu déconcertante. Je me suis mis dans la peau d'Alice II le retour, et suis passé derrière le miroir. Ou plus exactement, derrière l'écran de mon ordinateur. Je m'explique. Après presque un an de lecture assidue de blogs approvisionnés par leur propriétaires en exil Downundah', je m'y retrouvais soudain moi-même. Dans un décor déjà presque familier. Mieux, je les rencontrais, eux et toute leur bande de copains dont j'avais suivi les tribulations bloguesques (et que du coup je connaissais presque, comme si je les avais déjà rencontrés... ouuuh, spooky). Imaginez que vous puissiez soudain rencontrer les personnage d'un livre que vous adorez, ou encore plus fort, en devenir un vous même... Entrer dans le roman et y prendre part. Vous savez tout ce qui s'est passé dans la vie des personnages depuis le début de leur histoire, vous savez où ça s'est passé, comment et avec qui. Imaginez prendre le thé avec Madame Bovary pour lui dire que non, franchement, une vie entière avec Charles-le-mou c'est le suicide assuré. Suggérer à Jean-Baptiste Grenouille d'ouvrir une chaîne de boutiques Séphora, c'est la fortune garantie, et sans odorat, exit le mal de crâne à la fin de la journée !
C'est ainsi que je me suis retrouvé à papoter avec le sémillant Ventdelune et son acolyte Yoyo dans le chicissime bar du Guillaume, avant d'aller voir Lakmé de Delibes à l'Opéra de Sydney... [ca pète sa mère gravement, hein ? Je cherchais à la placer depuis le retour cette soirée-là]. Ou à manger une fondue avec la charmante Antiope, rentrée depuis de son voyage, et ses copains de chambrée. Ou encore à arpenter les rues d'un certain quartier de Sydney où habitait la jolie Pixie, en quête d'un Starbucks pour enfin goûter leurs fameux frappuccinos. Un truc de malade, je vous dit. J'avais l'impression de connaître la ville. Alors d'accord, il y a une différence entre les blogueurs et les personnages de fictions, et en plus le blogueur fourbe ne raconte que ce qu'il veut bien raconter... Mais quand même, l'effet est là, et c'est inédit.
Alors dans la série faisons participer notre cher lectorat (enfin, les trois fidèles pelés et tondus qui passent encore par ici -je suis votre débiteur pour les quatre générations à venir- et les désaxés qui arrivent l'écume aux lèvres sur ma page d'accueil après avoir tapé caméra cachée dans les toilettes sur Google -désolé les gars, c'est pas encore pour aujourd'hui), si vous pouviez papoter avec un personnage de roman, lequel serait-ce ? Et surtout que lui diriez-vous ?
[bienvenue sur le plateau de Ca se discute ! Le mois prochain on abordera le problème des personnes qui sucent leur pouce jusqu'à l'adolescence, et de celles qui ne supportent pas de manger la tige des brocolis]