5h du mat : Le Grand Départ. Le Mozambique n’attend que nous ! La troupe n'est pas très fraîche, mais après un café plus proche de la nitroglycérine pure que du jus de chaussette habituel (encore endormi, j'ai un peu forcé la dose en le préparant... Je ne suis pas resté endormi bien longtemps) et deux bagels, en voiture.

Première halte à la frontière, on tombe sur deux douaniers qui avaient très envie de titiller de l'umuzungu pour se faire graisser la patte. Apparemment mes papiers et ceux de Jacqui ne sont pas en règle (foutaises). Pas de bol, on ne mange pas de se pain là, et on fait traîner les choses, en jouant aux crétins. La file derrière nous s'allonge, le stress du douanier monte, et finalement il nous fait un sermon sur le Bien et le Mal (on croit rêver, un parent éloigné de la famille Bush?) avant de nouslaisser passer.

Seconde alerte à la frontière Mozambicaine, après un no-man’s land impressionnant, vestige de la guerre civile. Le douanier veut jeter un œil dans la voiture, pas de problème. Ou plutôt si, problème. Jacqui a entassé nos provisions dans une grande boite en carton du Labo, et le planton écarquille des yeux terrorisés devant deux énormes autocollants « TOXIC » avec une tête de mort de rigueur et « BIOHAZAD » qui ornent le côté de la boîte. Les sourires se figent. Super futé. Mais le brave gars comprend vite que même si les chips au paprika peuvent potentiellement avoir un effet néfaste sur la santé, on est loin de la menace bioterroriste de masse et de la tentative d'assassinat à grande échelle. Pour ça, il nous aurait fallu du ketchup pour tremper les chips.

9h: traversée du fleuve Zambèze
Vraiment impressionnant.

Moins impressionnant sur la photo, cette nouille de Lorna s'est arrêtée trop tard et la vue n'était pas terrible. Avec un camion TIR collé au pare-choc arrière qui vous menace du péché de sodomie, impossible de faire demi-tour. Enfin, ça fait son petit effet quand même d'imaginer que tout au bout là-bas, le fleuve se finit abruptement : les chutes Victoria... J'ai déjà hâte d'y emmener Aminte en mai.

Midi. Chimoio. Petite halte de rien du tout, on siffle un Fanta et on grignote les cuisses de poulet potentiellement si dangereuses emportées par Lorna, et lesdites chips sauce Ebol. Une fois le danger biologique digéré, On the road again!

21h. On s’arrête ENFIN à Inhassoro, à moitié zombifiés à force de s'être concentré sur la route pour éviter des trous de la taille de l’Alabama dans le goudron, des chiens errants, des carioles tractées par des ânes sans feux arrières (dépend si l'âne a mangé du piment la veille... Oh je suis trop marrant), et des minibus contenant l’équivalent de la population du Rwanda, ainsi que son cheptel. Une sorte de jeu vidéo taille réelle tendance pro-épilepsie. Mais mission accomplie, on est sur la Côte, au bord de l’Ocean Indien…

Une petite ballade au bord de l’eau (par une nuit sans lune, et dans un pays sans électricité, on a eu de la chance de pas se prendre un palmier de front), on monte nos tentes et on file direct au lit sans passer par la case dîner. Rideau.

Evidemment, vu la chaleur incroyable, personne n'a mis la seconde bâche sur sa tente, histoire de profiter de la brise rafraîchissante. Evidemment, on s’est pris un orage sur la gueule à 4 heures du matin. Evidemment, c’était à prévoir.

Fuck you, Murphy.

Republica de Moçambique

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